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Entreprise libérée : comment mettre en œuvre cette démarche ?

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En 1988, Tom Peters développe un nouveau concept d’entreprise : celui d’entreprise libérée qu’il précise quelques années plus tard dans son ouvrage « L’entreprise libérée : libération, management ». Être un bon manager s’intègre désormais dans un nouveau sens du management. 

Isaac Getz (« Liberté & Cie » 2012, édition Fayard) ou Jean François Zobrist (ancien directeur de la fonderie « FAVI ») travaillent comme conférenciers et ont repris ce concept. 

L’entreprise libérée mettrait fin à l’aspect autoritaire du management directif. Ce concept serait, comme le télétravail, dans l’ère du temps d’une société libérée et contribuerait au bonheur au travail. 

Libérer l’entreprise de ses emprises managériales, mettre fin à la bureaucratie, modifier l’organisation du travail sont autant d’éléments libérateurs contribuant à modifier la vision de l’entreprise. 

Libérer les entreprises de leur management traditionnel convainc de plus en plus, notamment en termes de formation au leadership dans les business school comme l’ESCP.

Entreprise libérée : comment mettre en œuvre cette démarche ?

 

Qu’est-ce qu’une entreprise libérée ? 

Selon Isaac Getz, une entreprise libérée (freedom-form company) est « une forme organisationnelle dans laquelle les salariés sont totalement libres et responsables dans les actions qu’ils jugent bon — eux et non leur patron — d’entreprendre ». Il n’existerait presque plus de considérations relatives au style de commandement.

Comment fonctionne une telle structure ?

Les collaborateurs se voient encouragés à prendre des initiatives, en dehors des considérations de contrôles et de directives. Les relations de travail reposent sur un postulat d’une confiance solide entre collaborateurs. 

Les tâches assignées sont relatives à leurs compétences, en dehors de toute considération hiérarchique. Il s’agit donc de pratiquer un management agile, et de s’affranchir des rapports de domination. La liberté de tous est respectée, modifiant ainsi le système managérial dans ses fondements.

L’entreprise libérée présenterait de nombreux avantages, mais ferait également l’objet de critiques de plus en plus nombreuses. 

Les nouveaux modes de management prohibent un style de gestion autocratique. Les règles de management favorisent l’habilitation des collaborateurs à s’exprimer au risque d’un désengagement de ces derniers. 

L’implication des managers au sein des administrations requiert de la sociocratie mise en place sur leur lieu de travail. 

 

Les avantages de l’entreprise libérée

Innovante, la mise en place d’une entreprise libérée aurait d’abord de nombreux avantages :

 

1. Quand bien-être au travail rime avec productivité

Les managers peuvent désormais se reposer sur l’intelligence collective, en dehors des directives de leurs patrons, motiver leurs équipes, encourager le management participatif, et contribuer ainsi à leur propre épanouissement et à celui de leurs collaborateurs.

Les ressources libérées, et chaque entreprise permettant l’autonomie de travail, le nouveau mode de management consiste à appliquer son propre type de management. Ce mode de fonctionnement bienveillant conduit par des leaders-libérateurs de parole permettrait d’encourager la prise de décision, de désintoxiquer les rapports professionnels et d’améliorer la qualité de vie au travail, et de diminuer les risques psychosociaux.

 

2. Passer à une collaboration horizontale

Le manager n’est plus là pour dire pourquoi et comment faire. Il prend de plus en plus une posture de coach. Il est donc au service des collaborateurs et les aide en cas de besoin. Sa mission consiste aussi à donner du recul aux équipes opérationnelles.

 

3. Développer l’autonomie et la responsabilisation des collaborateurs

Les concepts d’auto-organisation et d’auto-contrôle s’avèrent permis par l’entreprise libérée. Le dirigeant présente une vision globale et chacun est libre de tendre vers cet objectif commun en contribuant de la manière qui lui semble la plus adéquate. Le chemin vers ce but est autonome. Le mode d’organisation libéré est notamment essentiel pour responsabiliser les salariés.

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4. La fin du micromanagement avec l’entreprise libérée

Un manager passerait 50% de son temps à réaliser des tâches liées au contrôle et au reporting afin d’alimenter des réunions diverses et variées. Une grande partie du temps est donc utilisé pour des actions qui ne créent pas de valeur. Surtout que le manager ne contrôle que ce qu’il voit.

Ce modèle d’entreprise libérée permettrait d’y mettre un terme. En effet, les collaborateurs sont responsabilisés les uns par rapport aux autres. Ils s’auto-contrôlent de manière bienveillante et naturelle. Qui mieux qu’un collègue peut constater la qualité de votre travail ?

 

5. La performance des salariés

Grâce (notamment) à la suppression du contrôle, les salariés donneraient « plus de sens à leur mission » puisqu’ils la réaliseraient « d’eux-mêmes » c’est-à-dire sans supervision par le haut qui leur dirait quoi faire. Cela contribuerait à leur-bien-être au travail et ils seraient par conséquent plus performants.

 

6. Le collaboratif au service de l’innovation

Le travail collaboratif est générateur de créativité, d’efficacité, et de cohésion de travail ; d’entraide et donc de productivité. Chacun peut faire preuve de créativité et la prise d’initiative se voit encouragée. L’innovation n’est plus seulement une affaire de R&D.

 

7. Une organisation agile pour une entreprise libérée

L’organisation ne demeure pas statique avec une hiérarchie établie et oppressante, mais se réorganise et peut se réinventer indéfiniment en fonction des missions et des règles du jeu de la concurrence et des demandes clients.

 

8. Gain de productivité 

Le gain de productivité est un avantage manifeste de l’entreprise libérée, car il permet de réduire les coûts (notamment ceux liés au contrôle…) : les « tâches administratives et de contrôle » représenteraient « entre 40 et 60% de l’activité du management intermédiaire ». Le retour d’expérience concernant des entreprises libérées montre qu’il est possible de réduire le nombre de strates hiérarchiques.

 

Les prérequis à la mise en place d’une entreprise libérée

Différentes méthodes permettant la mise en place d’une entreprise libérée existent. Des prérequis sont par ailleurs nécessaires.

Le changement progressif est une méthode efficace, car elle ouvre progressivement l’« espace d’autonomie des collaborateurs » et réduit les facteurs contrôlants, procédant peu à peu à la nouvelle organisation de la structure. 

L’aspect culturel est un élément majeur : les Français sont habitués au système pyramidal. Par exemple, les entreprises paternalistes (dont les rapports hiérarchiques ne sont pas spécifiquement évidents, mais sont bien ancrés) auront des difficultés à rendre autonomes leurs collaborateurs.

De plus, il est nécessaire que l’ensemble du modèle soit cohérent : les différents services doivent se mettre au diapason d’une politique commune.

Il s’avère également nécessaire que les valeurs soient partagées par l’ensemble du personnel. La manière de manager inclut de nouvelles formes de management, chaque forme de management étant libérée des contraintes de la hiérarchie pyramidale.

Le style relationnel est modifié pour laisser place au lâcher-prise, et pour encourager le fait de déléguer.

Les styles de direction, qu’il s’agisse de start-up ou de grandes entreprises doivent favoriser l’autonomie des salariés, renforçant la place de chaque collaborateur, par l’intermédiaire des principaux managers.

Le PDG doit laisser son égo de côté et l’entreprise doit mettre en place son style de management intrinsèque, qui deviendra son ADN.

 

Les opposants de l’entreprise libérée

Les entreprises s’inspirant du taylorisme sont-elles vouées à disparaître ? L’entreprise libérée revisite-t-elle les fondamentaux du management ? Ce nouveau mode de structure intrinsèque à l’entreprise permet-il réellement aux salariés d’innover, aux subordonnés de devenir de vrais collaborateurs ? L’autonomie organisationnelle est-elle vraiment possible ? Le profil de manager doit-il intégrer les notions de manager de proximité et de management moderne ? La subordination peut-elle être supprimée au sein de la vie professionnelle ? Le management approprié serait-il devenu l’apanage de l’humilité et enfin, pourrait-il s’ancrer dans la pérennité ?

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Les limites potentielles du modèle d’entreprise libérée

Cette forme d’organisation moderne fait l’objet d’éminentes critiques, loin d’être celles de réactionnaires sceptiques au changement.

Parmi les arguments, détracteurs de l’entreprise libérée, on retrouve le risque de dérive. Une poignée de collaborateurs pourraient s’accaparer le pouvoir. 

Il faut s’assurer que les risques psychosociaux n’augmentent pas. Car la responsabilisation des acteurs peut engendrer un stress certain conduisant au potentiel burn-out. 

L’ambition du montage d’une telle structure ne serait en réalité que financière : la motivation n°1 des dirigeants consistant à supprimer les coûts liés aux « postes de cadres intermédiaires ». 

Leurs positions s’avèrent d’ailleurs stigmatisées. On supprime ceux qu’on appelle parfois à tort les « petits chefs ». Les coûts relatifs à la fonction managériale ou ceux liés aux fonctions support disparaissent.

Dans les entreprises dites libérées, ils deviennent animateurs, accompagnants, ou encore coachs.

 

La vision potentiellement plus juste de l’entreprise de demain

Ainsi, l’entreprise de demain devrait cependant mettre de côté le management autoritaire et bureaucratique. Les fondements du management reposent aujourd’hui davantage sur une stratégie d’entreprise au leadership participatif, encourageant la flexibilité, mettant au premier plan les relations humaines (management collaboratif) et favorisant l’aspect collaboratif des relations de travail.


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