Développement durable en entreprise : la nature nous influence
Au cœur des préoccupations contemporaines des entreprises, le développement durable en entreprise s’impose comme une nécessité impérative. Dans cette quête d’harmonie entre activités économiques et préservation de l’environnement, la nature offre des leçons précieuses. Loin d’être une adversaire implacable, elle se révèle être une alliée stratégique, prête à guider les entreprises vers des pratiques plus responsables.
Depuis les débuts de l’humanité, l’homme a cherché à exploiter son environnement. En effet, il cherchait à répondre à ses besoins, qu’il s’agisse de se nourrir, de s’habiller ou de se déplacer. Ainsi, l’essor de l’industrialisation a été marqué par une volonté de domination de la nature. Ceci, au service d’une amélioration constante de nos conditions de vie. Dans ce contexte, il est primordial de questionner la place du développement durable en entreprise, afin d’assurer leur pérennité tout en préservant les équilibres écologiques.
Voici 6 points majeurs qui nous montrent que la nature a toujours influencé nos organisations. C’est pourquoi la démarche de développement durable en entreprise est donc tout à fait logique.
Les problèmes écologiques ne sont pas nouveaux
Tout au long de l’histoire humaine, le constat de la disparition progressive des espèces vivantes est patent. L’impact de l’homme sur son environnement s’est révélé dévastateur, comme en témoignent les extinctions massives de mégafaune lors de migrations telles que celles vers l’Australie ou l’Amérique. Si l’idée de développement durable en entreprise semblait lointaine à cette époque, elle aurait pourtant pu être anticipée depuis des siècles.
Selon Yuval Noah Harari, dans son ouvrage « Sapiens : Une brève histoire de l’humanité », l’homo sapiens a précipité l’extinction de près de la moitié des grandes espèces animales de la planète bien avant l’avènement d’inventions telles que la roue, l’écriture ou les outils en fer. Des interrogations subsistent également quant à son rôle dans le déclin des néandertaliens. L’Homme, en sa prolifération, semble emporter avec lui toute forme de vie sur son passage.
Il est impératif de prendre en considération les réactions de la nature face à nos actions. Les conséquences de nos activités, telles que le trou dans la couche d’ozone, le changement climatique ou la perte de biodiversité alimentaire, pourraient être interprétées comme des signaux de déséquilibre que la nature tente de rétablir.
Cependant, je suis enclin à considérer la nature comme une force plus bienveillante et perspicace. Elle agit en influençant nos comportements depuis des temps immémoriaux. Ceci, dans le but de nous orienter vers des voies plus durables.
L’homme a toujours été hypnotisé par la nature
L’homme a toujours trouvé que la nature était belle. Sa passion actuelle pour les photos et les voyages en dit long sur son amour de cette beauté. Une belle plage, une belle randonnée en forêt ou encore une belle cascade font notre bonheur. La nature nous inspire, même sur nous. Nous utilisons les pierres précieuses pour nous rendre plus beaux.
Et même si aujourd’hui, la production de nos vêtements s’est industrialisée, les motifs utilisés lors de la conception pour les décorer (animaux, fleurs, etc.) ainsi que les couleurs sont en partie présents dans la nature. Le développement durable en entreprise a commencé simplement en s’inspirant de ce qui nous entourait.
Au-delà de cet aspect, la nature nous hypnotise autrement. Elle le fait en nous montrant la voie de notre développement. Elle nous a fourni de quoi manger et se vêtir grâce aux fourrures. La vue des oiseaux nous a inspirés pour nos avions. Nos trains s’inspirent des serpents et nos voitures des requins. Ainsi, que nous le voulions ou pas, la nature nous montre le chemin et est omniprésente sur nous et autour de nous.
La nature a domestiqué l’homme
L’histoire de l’humanité dévoile une évolution marquée par la transformation des modes de subsistance. Initialement dépendant de la cueillette des plantes et de la chasse des animaux pour se nourrir et se vêtir, l’homme primitif était un véritable aventurier, prélevant ce dont il avait besoin au gré de ses besoins. Progressivement, avec l’avènement de l’agriculture, l’homme a déployé des efforts considérables pour domestiquer un nombre restreint d’espèces animales et végétales.
Selon Yuval Noah Harari, plus de 90 % des calories consommées par l’humanité proviennent d’une poignée de plantes domestiquées entre -9500 et -3500 : blé, riz, maïs, pommes de terre, millet et orge. Cette quête de maîtrise de la nature s’est avérée être un défi complexe, réduisant finalement la diversité de notre alimentation malgré nos efforts.
L’expression « domestiquer la nature » est souvent utilisée de manière abusive. En effet, le terme « domestiquer » dérive du latin « domus », signifiant « maison ». Il est indéniable que ce sont les Homo Sapiens qui ont évolué vers un mode de vie sédentaire, habitant des « maisons ». En fin de compte, c’est la nature qui a orchestré notre adaptation, façonnant ainsi notre rapport à l’environnement depuis des millénaires.
Cette perspective souligne l’ancrage profond du développement durable en entreprise, amorcé depuis les premiers pas de l’humanité dans sa quête de symbiose avec la nature.
L’entreprise a besoin de la nature
Il est indéniable que notre société repose sur l’utilisation intensive des matières premières disponibles dans notre environnement. Par exemple, il s’agit du pétrole, du gaz, des minerais, du coton, du blé ou encore du caoutchouc. Nous les transformons pour façonner notre quotidien et améliorer notre confort, nourrissant ainsi le sentiment de contrôle sur notre environnement.
Cependant, l’émergence des préoccupations quant à l’épuisement des ressources pétrolières a fait vaciller cette illusion de maîtrise. Nous pouvons croire dominer ces ressources, mais sans elles, notre capacité d’action s’avérerait grandement entravée. C’est ainsi que prend tout son sens la notion de développement durable en entreprise.
La réalité nous rappelle que notre mode de vie, basé sur l’exploitation des ressources planétaires, nous lie encore plus étroitement à notre environnement. Si nos ancêtres se contentaient de subvenir à leurs besoins primaires, notre société moderne repose désormais sur des technologies avancées, indispensables à nos moyens de communication (téléphone, ordinateur, etc.) et de déplacement. Nous sommes devenus dépendants des matières premières, façonnant ainsi nos modes de vie et nos entreprises.
Cette interdépendance accrue avec notre environnement souligne l’importance vitale de la nature pour nos entreprises. Ainsi naît progressivement la conscience du développement durable en entreprise, une réponse aux défis posés par notre relation complexe avec la nature.
La nature inspire nos organisations, d’où le développement durable en entreprise
Frédéric Laloux, dans son ouvrage « Reinventing Organizations », analyse l’évolution des structures organisationnelles, et par extension, celle des entreprises.
Laloux décrit les dernières générations d’entreprises, notamment le paradigme Opale, en référence aux concepts développés par Ken Wilber dans « Le Livre de la Vision Intégrale », qui représente le stade « Vivant ». Avant ce stade opale, les entreprises de stade « Orange » étaient autrefois perçues comme des machines, axées sur l’efficacité et le matérialisme. Ensuite, le stade suivant, « Vert », adopte la métaphore de la famille, où le chef est assimilé à un bon père de famille prenant soin de ses employés.
Le stade « Opale » envisage l’entreprise et son organisation comme fonctionnant de manière similaire à un organisme vivant ou à un système vivant. La complexité observée dans la nature se reflète dans la complexité de nos organisations. Chacun y trouve sa place, tout comme dans la nature où chaque élément occupe un rôle indispensable. L’absence de hiérarchie n’empêche pas la prise de responsabilités individuelles et collectives.
Prenons l’exemple d’une forêt. Qui est aux commandes ? Personne. Il n’y a pas de hiérarchie. Les grands arbres cèdent de l’espace aux plus petits. Les insectes labourent le sol pour le fertiliser, tandis que les champignons décomposent les déchets. Chaque élément joue un rôle crucial pour maintenir l’équilibre et s’adapter aux changements.
Les nouvelles formes organisationnelles telles que les entreprises libérées ou entreprises agiles tendent à s’inscrire dans cette dynamique, marquant ainsi un retour aux fondamentaux. Ces entreprises affichent des performances remarquables, alliant efficacité et rentabilité, à l’instar de la nature.
La nature inspire notre management, d’où le développement durable en entreprise
En nous appuyant sur les idées de Joël de Rosnay dans son ouvrage « Le macroscope », nous comprenons que le cerveau ne fonctionne pas comme un centre décisionnel, mais plutôt comme un intégrateur. Il réceptionne les signaux externes (tels que l’état de notre environnement) et internes (comme la douleur). Il les intègre sans fonctionner comme une autorité centrale hiérarchique : il n’y a pas de « leader » absolu dans le corps humain.
D’ailleurs, les nouvelles approches managériales tendent à transformer les leaders en coachs, évitant ainsi le rôle de décideur trop autoritaire.
En outre, dans le domaine des avancées scientifiques, Annie Marquier, dans son livre « Le Maître dans le Cœur », souligne un changement de paradigme significatif. Si dans la science newtonienne, le vide était considéré comme totalement dépourvu de contenu, des chercheurs ont démontré l’existence d’un « champ d’énergie quantique » au sein de ce vide. Ce champ possède des caractéristiques singulières, pénétrant tout ce qui est visible et invisible, interconnectant l’ensemble de l’univers. Nos organisations et nos pratiques managériales semblent également suivre cette voie de connexion et d’interrelation.
Au-delà de la fascination séculaire de l’homme pour la nature, il se trouve progressivement à adopter inconsciemment ses modèles de fonctionnement et de gestion.
Aujourd’hui, les principes d’organisation empruntés à la nature font partie intégrante des nouveaux modèles d’entreprise. Ceci a donné naissance au développement durable en entreprise. Ce phénomène était inévitable, n’étant qu’une question de temps.