Le management éthique : tout comprendre sur cette démarche

Au sein de toute organisation, il est concevable que la hiérarchie, la discipline et la rigueur soient des éléments qui favorisent les meilleurs rendements. Cependant, dans un contexte où le responsable de l’entité entre en relation d’affaires avec d’autres personnes (partenaires ou collaborateurs), il va de soi que le bon sens prime dans les interactions. C’est entre autres ce qu’exige le management éthique.

En se plongeant sur ce mode de gestion, on se rend compte qu’il s’agit d’une attitude très ancienne qui tarde toutefois à entrer dans la culture des entreprises.

Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur ce management antique qui refait peau neuve.

Le management éthique : tout comprendre sur cette démarche

 

Le management éthique, qu’est-ce que c’est ?

D’une manière générale, le management est l’ensemble des principes et des pratiques managériales au sein d’une organisation. Sa mise en œuvre suggère la mobilisation des moyens matériels et surtout humains qui participent à l’atteinte d’un objectif. Circonscrit dans la sphère entrepreneuriale, cet objectif reste la performance commerciale par l’utilisation de la force des individus, de chaque collaborateur en l’occurrence.  

L’ajout de l’adjectif « éthique » élargit la conception du management à un niveau plus humaniste. Le bon sens et le respect de la condition de l’homme entrent ainsi en priorité dans la gestion éthique. Autrement dit, il s’agit d’un mode de direction qui tente de respecter au mieux la dignité de l’individu, sans toutefois sacrifier la productivité et l’image de marque de l’entreprise. 

Sa réussite se fonde donc sur le bien-être du salarié, et le manager se doit de réunir toutes les conditions pour son accomplissement. Le leader doit à cet effet se faire aider par une charte ou un code d’éthique formalisé qui reflète l’honnêteté. Il doit également avoir une gratitude réciproque entre les deux parties, de façon individuelle et collective.

 

Les origines de ce mode d’administration

Pour mieux comprendre l’histoire du management éthique, il faut remonter aux origines du commerce. Pendant longtemps, cette activité a été caractérisée par un cynisme des marchands brimeurs, du fait de leur contact assez direct avec la royauté ou de leur désir de rentabiliser les impôts d’un système féodal exigeant.

L’immoralité généralisée qui sévissait entraîna alors un mouvement de dénonciation puis de conscientisation. Ce fut d’abord certains philosophes comme Platon et Aristote qui menaient cette bataille. Plus tard, l’Église romaine se prêta également au jeu. Bien avant cette époque, on raconte que le Code d’Hammurabi (l’an 1700 avant notre ère) reste le texte précurseur d’un comportement moral dans les affaires. 

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Les modèles économiques, qui ont succédé ceux du moyen âge, ont toujours réservé une place à l’éthique managériale. Déjouant continuellement les pièges d’une activité commerciale trop libre, des batailles comme l’abolition de l’esclavage ou la Déclaration universelle des droits de l’homme ont été remportées. S’en est suivi l’institutionnalisation des patronats d’entreprises. 

Ainsi, dans tous les pays, le leadership des managers d’entité de toutes sortes est désormais régi par des normes. En France, le Code du travail taille une véritable importance à cet aspect en définissant les privilèges et obligations de ceux-ci.   

 

Les principes du management éthique

Une gestion fondée sur la moralité vise la promotion de plusieurs valeurs. Il s’agit principalement de :

  • La justice, car dans le rapport employeur-employé, ces derniers développent une grande sensibilité aux comportements jugés « justes » ou « injustes » ;
  • L’adoption par le manager et l’exhortation à des conduites exemplaires telles que l’honnêteté, la transparence, la confiance, etc. ;
  • La communication, beaucoup plus par le dialogue interpersonnel et moins avec les solutions TIC ; 
  • Le respect de la dignité humaine par le recours au bon sens et aux bonnes mœurs ; 

Avec une mise en place de ce mode d’administration, on parvient à des résultats positifs à tous les niveaux d’implication.

 

Les impacts du management éthique 

Le management éthique comporte bien des aspects agréables qui doivent motiver son intégration dans la culture de l’entreprise.

 

Du point de vue individuel

Lorsque le salarié jouit d’un équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie personnelle, d’un confort et d’une certaine sécurité, il se concentre mieux sur les résultats. Avec les ressources matérielles fournies par l’employeur et ses capacités personnelles qu’il met au profit de l’entreprise, le rendement individuel est donc plus important. 

 

Du point de vue collectif

En considérant l’ensemble du personnel, le management éthique incite un climat social et professionnel convivial. Lorsque le leader développe une intelligence émotionnelle positive et favorise une activité syndicale libre, on constate un entrain au labeur. Les collaborateurs, se rendant à l’évidence que leur performance assure la sécurité de l’emploi, ils travaillent de plein gré et avec de l’enthousiasme. 

 

Du point de vue organisationnel

En plus de la performance commerciale de l’entreprise, sa réputation reste un facteur d’intérêt non seulement pour le public, mais aussi pour la concurrence. Avec des collaborateurs frustrés, les managers induisent leur organisation dans un cercle vicieux de mouvements d’humeur. 

Au meilleur des cas, les conflits aboutiront à des règlements à l’amiable. À défaut, il s’ensuit une démobilisation de la clientèle et un désintéressement des partenaires qui se tourneront inévitablement vers la concurrence. Quelle que soit la situation vécue, l’entreprise supporte un manque à gagner du fait de la mauvaise qualité de l’environnement de travail. Le leadership moral est donc un élément très important dans la gestion d’entreprise. 

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Adoption d’une attitude managériale éthique, comment s’y prendre ?

Pour mettre en place une technique de gestion basée sur les bonnes mœurs, il faut compter plusieurs étapes non exhaustives. 

Le principal consiste à élaborer une charte des valeurs qui regroupent l’ensemble des comportements sociaux qui relèvent du bon sens. Même si l’on conçoit qu’il doit venir naturellement, il convient de le formaliser afin de servir de repère à tous les intervenants de l’entreprise. Il faut ensuite mettre l’accent sur :

  • La définition claire et précise des attributions et attentes des parties de tout contrat ou entente de collaboration ;
  • Le respect des normes déontologiques relatives à la profession ;
  • Le respect de la législation sur les conditions favorables à la santé physique et psychologique des salariés au travail ; 
  • La formalisation des modes de règlements des conflits au sein de l’entité avec une grande place destinée aux méthodes amiables ;
  • Accessoirement, l’instauration d’une politique de gratification des employés méritants pour leurs performances ;
  • Etc. 

 

Les obstacles de la mise en place d’une attitude managériale basée sur l’éthique

Plusieurs facteurs peuvent empêcher la mise en place d’un management éthique ou en causer l’insuccès.

 

Le manque d’un repère sur les valeurs promues dans l’entreprise

Un défaut de principes écrits qui régissent les interactions entre chaque intervenant dans l’entreprise conduit à l’instauration de règles tous azimuts. Dans un contexte de rapport de subordination, de telles situations sont à prévenir. C’est pourquoi l’accent est mis sur la nécessité d’établir une charte des valeurs ainsi qu’un code d’éthique dans laquelle toute l’équipe trouvera ses repères.  

 

L’ambiance professionnelle trop réglementée

Le secteur entrepreneurial reste par nature un environnement gouverné par la quête de performances. À force de vouloir encadrer le comportement des uns et des autres, il est facile de plonger dans le directivisme et d’éteindre tout élan de dialogue. Ce caractère autoritaire peut donc faire naître un sentiment de mécontentement.

 

Le manque de coopération 

Un manager éthique sait se rallier à son équipe pour parfaire le travail entamé. Il n’a donc pas de gêne à exercer également des tâches. Les employés désapprouvent en effet un corps managérial dont l’autorité prend le dessus et qui se contente de donner des ordres. En participant donc aux activités, il développe un esprit de coopération. Il revient alors au chef d’équipe, quel que soit son niveau de responsabilité de savoir contribuer à la réussite du projet. 

 

L’implication insuffisante ou inexistante dans les prises de décisions

Toute attitude visant à exclure l’avis des exécutants porte déjà le germe de l’échec d’un management éthique. La prise de certaines décisions à caractère général, surtout si elles impactent le temps, les conditions de travail et la rémunération méritent un assentiment de toutes les parties prenantes. Cela passe par la consultation de la représentation du personnel.

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Les sanctions trop coercitives

Face à des erreurs ou des actes jugés comme tels, il convient de prendre et d’appliquer des sanctions. Toutefois, ces châtiments doivent suivre les normes prévues à cet effet. Il est donc essentiel de rester dans la juste mesure afin d’éviter une répression trop sévère.

Il est parfois utile d’analyser l’attitude de l’employé d’un point de vue global. Cela n’implique pas une partialité, mais plutôt de la pondération. 

 

Le management éthique, une formation s’avère parfois nécessaire

Il est possible d’avoir de grandes capacités de leadership, mais de toute évidence, tous les principes et attitudes ne peuvent pas être maîtrisés à la fois. Des programmes d’enseignement naissent alors pour aider les responsables des entreprises à manager leurs équipes avec plus d’éthique.

En ligne ou en présentiel, prodigué par des centres universitaires ou par des indépendants, ces formations sont organisées selon le niveau de maîtrise du sujet. De plus, il est parfois possible d’avoir accès à des cours liés uniquement à son domaine d’activité. Il peut donc s’agir d’une formation en management éthique pour les hôpitaux, les entités d’éducation, l’administration publique, etc. 

Ces types de formation peuvent, selon le cas, donner lieu à la délivrance d’une attestation. Toutefois, au-delà de la certification, c’est l’application en situation réelle qui renseigne sur le niveau d’intégration de la morale dans le management. 

 

Le management éthique repose sur les principes du respect de la dignité de l’individu (employé) dans un contexte où la recherche du profit est le principal intérêt. Cependant, de nombreux chercheurs s’accordent sur la difficulté, pour une personne dotée d’une certaine autorité, de trouver l’équilibre entre le bien-être des salariés et les rendements commerciaux de l’entreprise. Le management éthique constitue donc plus une charge pour le manager qui doit ajouter à ses responsabilités les aptitudes d’un « psychologue ».

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