Effet Pygmalion : pour stimuler la performance de ses équipes
L’effet Pygmalion désigne une notion spécifique de la psychologie sociale. Il s’agit d’une prophétie auto-réalisatrice par laquelle le jugement d’une personne influence le comportement d’une autre. Ce concept a été théorisé par le psychologue Robert Rosenthal et la directrice d’une école de San Francisco Lenore Jacobson. Selon leurs expériences, le fait de croire à la compétence et à la capacité d’un individu contribue à ce qu’il s’améliore progressivement.
L’effet Pygmalion est initialement utilisé dans le domaine de l’éducation. Il est ensuite adopté en entreprise pour optimiser les modes de management et les styles de leadership. En effet, la maîtrise de cette technique permet aux managers de mieux adapter leurs comportements vis-à-vis de leurs collaborateurs. De plus, il leur suffit de fixer des attentes élevées pour stimuler les performances de l’équipe et atteindre les objectifs.
L’effet Pygmalion, également connu sous le terme effet Rosenthal, repose sur une logique assez simple à comprendre. Selon cette théorie, la confiance en soi constitue un véritable atout pour augmenter ses propres chances de réussite. En parallèle, la confiance accordée à autrui lui procure plus de motivation dans ses actes. Cependant, les managers doivent s’assurer de bien équilibrer leurs attentes pour éviter l’effet Golem.
L’histoire de l’expérience menée par Rosenthal
Le psychologue social Robert Rosenthal a mené une expérience au sein d’une école élémentaire dans les années 1960. Son objectif était de vérifier si les attentes des enseignants pouvaient avoir des conséquences sur les résultats des élèves. Pour ce faire, il soumit un test de QI à un groupe d’étudiants sélectionné au hasard. Une fois terminé, il remit les résultats aux enseignants.
Pour le besoin de l’expérience et à l’insu des professeurs, Rosenthal avait intentionnellement surévalué certains résultats. En effet, la liste falsifiée démontrait que 20% des élèves ayant passé le test de QI disposaient d’un énorme potentiel intellectuel. Il a ensuite remarqué un changement de comportement des enseignants envers les prétendus « doués » tout au long de l’année scolaire.
En fait, les personnes douées ont bénéficié de plus d’attention de la part de leur professeur. Ils sont valorisés régulièrement et leurs erreurs sont souvent minimisées par rapport à celles des autres. Huit mois après, l’intelligence des élèves fut de nouveau testée. Les résultats ont montré que les 20% surévalués avaient augmenté leurs scores de QI par rapport aux autres élèves.
Selon l’expérience menée par Rosenthal, les attentes des professeurs tenaient une importance significative dans la réussite des élèves. Les appréciations, les soutiens et les encouragements ont permis aux étudiants de développer pleinement leur potentiel. L’effet Pygmalion fut alors baptisé comme prophétie auto-réalisatrice et adoptée dans divers domaines pour stimuler la capacité et la performance d’autrui.
Bien se préparer pour utiliser cette méthode
La préparation constitue une étape importante avant d’utiliser l’effet Pygmalion. De plus, la diversité des collaborateurs présents en entreprise amène les managers à faire face à différents types de personnalités. Dans la réalité, les points forts d’une personne s’avèrent plus difficiles à détecter que les points faibles. De ce fait, il est primordial de s’auto-conditionner afin de bien connaître la qualité de chaque membre de son équipe.
Pour bien connaître ses collaborateurs, le manager doit adopter une méthodologie efficace. En effet, il est essentiel de réfléchir à des moyens pertinents permettant d’identifier les talents et le mode de fonctionnement de chacun. La mise en place d’une communication efficace au sein du groupe s’avère en même temps nécessaire. Cela facilite la découverte des zones cachées de chacun et permet de comprendre leurs véritables attentes.
Certains managers disposent de la capacité à stimuler la motivation grâce à des comportements naturels. Néanmoins, quelques-uns éprouvent du mal à y parvenir de manière consciente. Dans une telle circonstance, la création d’un climat de confiance et de motivation constitue une belle initiative pour commencer. De plus, l’effet Pygmalion s’opère efficacement lorsqu’il existe une confiance mutuelle au sein de l’équipe de travail.
Enfin, le manager possède une influence conséquente sur les comportements de ses collaborateurs. Pour garantir une réussite collective avec l’effet Pygmalion, il se doit d’être un modèle de comportement concret pour son équipe. Cela l’engage notamment à adapter son style de management par rapport aux besoins du groupe. Sans oublier de favoriser des discours sincères accompagnés de termes valorisants et honorables.
L’effet Pygmalion pour stimuler une équipe
Pour bien stimuler la performance d’une équipe, le style de management utilisé se doit d’être efficace. Malgré la diversité des méthodologies existantes, il est toujours complexe pour les managers de réaliser cette tâche. En fait, le groupe de travail représente un élément décisif pour réaliser les objectifs de l’entreprise. S’il s’avère être inefficace ou incompétent, les conséquences seront douloureuses pour l’organisation.
Cependant, certains managers ont tendance à dénigrer le travail de leurs équipes. De tels comportements surviennent généralement lorsque les objectifs attendus font face à des contraintes de temps. Il convient de noter que cela ne fait que détériorer la motivation et l’efficacité du groupe. Si le manager formule des critiques négatives à longueur de temps, l’équipe ne parviendra jamais à atteindre les objectifs établis.
Adopter l’effet Pygmalion se révèle être plus bénéfique et surtout dans les situations critiques. Le mode de raisonnement fourni par la méthode permet au manager de gérer à la perfection ses collaborateurs. En effet, donner de la reconnaissance et les compliments ont des influences positives sur le moral des employés. Le fait de se sentir valorisé pour son travail pousse chaque membre du groupe à dépasser largement ses limites.
Il est alors important de croire en son équipe pour profiter pleinement des bienfaits de l’effet Pygmalion. Le manager a pour mission d’apprendre et d’indiquer à ses collaborateurs le chemin à suivre pour booster eux-mêmes leurs performances. En même temps, les objectifs imposés se doivent d’être réalistes et concevables. De cette manière, l’équipe de travail sera plus compétente et plus efficace en termes de productivité et de réussite professionnelle.
L’effet Pygmalion pour un management positif
L’effet Pygmalion constitue un excellent moyen pour encourager les comportements positifs de soi-même et des autres. Il est totalement omniprésent et ses bienfaits sur le milieu professionnel sont multiples. Ce concept est particulièrement idéal pour promouvoir un management positif au sein de l’organisation. Il aide les managers à montrer une certaine empathie permettant à leurs collaborateurs de se sentir écoutés et considérés.
En principe, le management positif se base sur quelques notions essentielles à considérer. Il s’agit respectivement de :
- la bienveillance et l’exigence ;
- la confiance en soi, aux autres et à l’entreprise ;
- la reconnaissance et l’encouragement ;
- le sentiment d’appartenance ;
- l’implication et l’engagement.
Dans cette optique, l’effet représente un outil efficace pour mettre en place un environnement de travail agréable. Du fait de son utilisation, les managers sont plus ouverts à la création d’une relation de confiance durable avec ses collaborateurs. En parallèle, la prise en considération de chaque membre de l’équipe leur permet de s’épanouir dans leur lieu de travail. Par conséquent, l’entreprise bénéficie de salariés plus motivés et plus performants.
Bref, le management positif et le concept Pygmalion désignent deux approches complémentaires. Leur adoption en entreprise a pour but de proposer de meilleures conditions de travail pour tous les collaborateurs. Cependant, le succès de leur mise en œuvre dépend de la capacité du manager à respecter quelques règles de base. Il s’agit de prioriser des phrases positives, de créer des objectifs réalisables et de penser solutions plutôt que problèmes.
Les inconvénients de l’effet Pygmalion
L’effet Pygmalion est reconnu comme une méthode psychologique efficace pour influencer positivement les comportements d’autrui. Néanmoins, il se peut qu’il entraine des impacts négatifs sur certains salariés. Ceux-ci se produisent lorsque le manager semble faire preuve d’iniquité dans la manière de soutenir les membres du groupe. Par conséquent, le développement des capacités des autres collaborateurs est freiné par cette attitude.
Dans certains contextes, il arrive que l’action du manager soit considérée comme du favoritisme par d’autres collaborateurs. Cette perception figure certainement parmi les principales causes de démotivation et d’incompétence au travail. De ce fait, il est probable que les résultats de ces collaborateurs soient médiocres et inférieurs aux attentes des dirigeants. En parallèle, ce phénomène favorise la pratique de l’effet Golem dans le cadre du management d’équipe.
L’effet Golem désigne une autre notion de la psychologie sociale. À l’inverse de l’effet Pygmalion, il se produit lorsque le jugement négatif d’un individu entraine une baisse considérable de la performance d’un autre. En milieu professionnel, l’effet Golem fait référence à des attentes peu élevées du manager conduisant à des collaborateurs inefficaces ou incompétents. Bref, ces inconvénients sont à prendre en compte avant de se mettre à l’utilisation de l’effet Pygmalion en entreprise.
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