Erreur au travail : l’identifier et la comprendre pour savoir comment réagir
L’erreur est humaine… Mais qu’en est-il de l’erreur au travail ? Et quels sont les types d’erreurs possibles ?
Il existe de nombreuses erreurs possibles. Certaines sont bien moins graves que d’autres.
Le Code du travail identifie le plus souvent le critère d’intentionnalité pour engager la responsabilité d’un salarié.
Ainsi, le non-respect de la durée du préavis ou encore le fait de prendre des vacances pendant un arrêt de travail n’aura par exemple certainement pas la même conséquence qu’une mauvaise compréhension de consigne, une erreur ayant provoqué un accident du travail ou encore l’oubli d’un rendez-vous pour motif personnel
Aussi, cela dépend de la typologie du contrat de travail : s’agit-il d’un CDI ou d’un contrat d’apprentissage ?
La rupture du contrat ou suspension du contrat ainsi que la répercussion sur le salaire brut et l’éventuelle indemnité compensatrice en tant qu’indemnité de licenciement pourra notamment varier en fonction de l’ancienneté et du degré de gravité de l’erreur.
Les erreurs et le droit du travail
En droit français, il existe une notion de faute intentionnelle et non intentionnelle, appréhendée le plus souvent par le conseil de prud’hommes.
Le droit du travail et l’erreur au travail du salarié
Un licenciement pour faute grave, un licenciement pour motif économique ou un licenciement disciplinaire ne respectent pas les mêmes conditions de rupture du contrat de travail ni ne doivent suivre des règles de procédure similaires.
Mesures disciplinaires, lettre de convocation préalable, lettre recommandée avec accusé de réception, motifs du licenciement explicités au salarié pour faute grave ou lourde, versement de N mois de salaire, réintégration postérieure… En cas de non-respect de ces certaines considérations juridiques obligatoires, le licenciement pourrait être frappé de nullité.
Dans quelles circonstances l’erreur au travail du salarié constitue-t-elle une faute ?
Les représentants du personnel vous demanderont la cause du licenciement d’un salarié, et peuvent considérer qu’il s’agit d’un licenciement abusif dès lors que certaines règles ne sont pas respectées.
L’erreur sans incidence
Il ne peut pas y avoir de faute si le salarié commet une erreur par incompétence ou insuffisance professionnelle. Il est possible pour l’employeur de licencier son collaborateur, mais il ne pourra pas invoquer la faute dans la mesure où l’erreur n’est pas la suite de sa mauvaise volonté.
La faute du salarié
Par ailleurs, le salarié peut commettre une faute par négligence, manque d’attention ou désintéressement.
Les caractéristiques de la faute grave
La faute grave est retenue lors d’un travail qui n’a pas été fait convenablement alors que le salarié en a la compétence et que les conséquences peuvent être dangereuses ou pénalisantes pour les autres ou l’entreprise.
L’erreur au travail n’a eu que peu/pas incidence
Dans un tel cas, la faute grave n’est pas caractérisée. Cependant, il est possible pour l’employeur de licencier son collaborateur. Il s’agit par exemple d’omissions rectifiées par l’employeur, mais restées sans conséquence.
Les conditions pour licencier un salarié pour insuffisance professionnelle
L’insuffisance professionnelle signifie que le salarié n’est pas suffisamment compétent pour son poste. Il est inadapté. Il peut s’agir d’une cause valable de licenciement dès lors qu’elle est « assez grave ». Cependant, l’employeur doit pouvoir le prouver avec des faits concrets.
Un licenciement pour insuffisance professionnelle doit remplir les conditions cumulatives suivantes :
- les tâches confiées aux salariés doivent correspondre à son niveau de qualification,
- l’employeur a des preuves précises,
- l’employeur n’est pas satisfait du travail réalisé par l’employé.
Attention toutefois aux précisions de la convention collective, qui prévoit des procédures particulières.
La convention collective doit être consultée avant tout engagement de procédure.
Les erreurs excusées
Heureusement, certaines erreurs sont excusables et ne peuvent pas justifier un licenciement pour faute. Il s’agit des cas où l’employeur est en partie responsable en raison du manque de formation par exemple.
Erreur au travail : quelques conseils utiles
Prendre du recul, car tout le monde fait des erreurs
Quoi de plus normal que de faire des erreurs ? L’erreur est essentielle pour avancer, et il est nécessaire d’apprendre ce qu’elle nous enseigne. Car vous pouvez faire une erreur, mais si vous répétez sans cesse la même erreur, il se pourrait qu’il s’agisse d’actes manqués. Cela fait trois fois que vous oubliez un RDV ou arrivez sans cesse en retard (votre réveil n’est pas suffisant…) : votre travail vous plaît-il vraiment ? Êtes-vous épanoui ? Alors, pensez à prendre du recul au travail.
Faire part de votre erreur au travail
Personnellement, je pense que l’erreur importe peu du moment que la confiance est instaurée. Le plus important pour un manager, c’est d’être informé qu’une erreur a été commise. Cela est essentiel, car l’erreur peut être réparée si elle est communiquée suffisamment tôt. L’idée est de ne pas laisser la situation s’envenimer.
Assumer sa responsabilité et présenter des excuses
Ce n’est jamais agréable de présenter des excuses, mais cela est nécessaire, pour votre estime de vous d’abord, et pour maintenir un climat de confiance ensuite, entre vous et vos collaborateurs. Il n’y a rien de plus humain que de commettre des erreurs, et vous ne pouvez exiger de vous la perfection. Si votre erreur est accueillie dans la tyrannie, c’est le problème de votre employeur et non le vôtre. Vous avez assumé votre responsabilité, vous êtes excusé, c’est déjà amplement suffisant. La relation de confiance doit être préservée.
Préparer une solution
Toutefois, il ne s’agit pas non plus de rester les bras ballants avec des yeux de merlan frit. Juste avant de confier votre erreur, essayez autant que possible de trouver une solution. La plupart du temps, c’est bien parce que vous exposez votre erreur que vous n’avez pas de solution, mais vous pouvez tout de même proposer d’agir de telle ou telle manière pour la réparer.
Débriefer son erreur au travail
Après avoir confié votre erreur, n’hésitez pas à en discuter avec votre manager. Si l’erreur a été commise par vous, il se peut que d’autres la commettent et des mesures peuvent être prises pour éviter cela à l’avenir.
Regagner la confiance
Certaines personnes font confiance facilement, d’autres ont plus de difficultés. De quel côté vous situez-vous ? Mettez-vous à la place de vos collaborateurs. Ils doivent retrouver leur confiance en vous. Faites profil bas un certain temps. Le temps est la seule issue. Il permet de guérir toutes les déceptions. Et heureusement, d’ailleurs !
Le partage d’expérience
On apprend de ses propres erreurs, mais aussi beaucoup de celles des autres et c’est bien vrai ! Vous pouvez aller être fier d’avoir échoué et commis des erreurs, parce que vous avez rebondi de plus belle. C’est ce qu’on appelle la résilience, et vous pouvez devenir un exemple au sein de vos collaborateurs. Ils peuvent apprendre de vos bourdes et/ou incartades, pour ne pas reproduire vos erreurs passées.
L’erreur au travail, une source inépuisable d’apprentissage ?
Les erreurs permettent d’« apprendre, innover et performer ».
Combien d’entrepreneurs passent des mois confrontés à leurs projets avortés ?
Se « prendre des murs est nécessaire, » et personne ne devrait être sanctionné pour cela.
Certaines entreprises comme Google ont bien compris ce concept, à contre-courant de notre intuition.
En France cependant, les dirigeants ont des difficultés à accepter les vulnérabilités de leurs collaborateurs et sont souvent intransigeants.
Pourtant, selon le cofondateur et CEO de Bloom at work et Charles de Fréminville : « Accepter l’erreur en entreprise n’est plus une option. Nous n’avons d’autres choix que de tester, d’innover, et donc de faire des erreurs. »
Les erreurs volontaires ou d’inadvertance « sont généralement très peu tolérées » tandis que les erreurs dues au process, anticipées et exploratoires « sont admises voire encouragées. »
Le chef d’entreprise ajoute : « Pour que le droit à l’erreur fonctionne en entreprise, il faut expliciter les règles du jeu ». L’ensemble des collaborateurs doit être encouragé à s’exprimer sur le monde de demain ! C’est le droit à l’erreur qui favorisera l’implication, l’autonomie et la responsabilisation ! Car ne l’oublions pas, la théorie de l’attachement appliquée au management nous explique que l’employé a besoin de sécurité. Donc pour innover, le droit à l’erreur lui permettra d’oser… en toute sécurité.