Management non hiérarchique : 6 étapes pour animer une équipe
Nombreux sont les postes où les collaborateurs doivent animer une équipe, mais n’en ont pas l’autorité hiérarchique. En effet, nous pouvons ne pas être managers, mais pour autant avoir à mettre en dynamique une équipe. Par exemple, le management non hiérarchique peut apparaitre lorsque nous avons un poste intermédiaire comme adjoint, « bras droit » ou agent de maîtrise.
Nous pouvons aussi nous retrouver dans cette situation dans des entreprises plus modernes qui cherchent à casser la verticalité habituelle. Le management non hiérarchique, que l’on retrouve en management transversal ou horizontal, est utilisé en gestion de projet ou au quotidien.
De plus, toutes les fonctions supports comme les ressources humaines ou le contrôle de gestion peuvent avoir besoin de ce type de management pour influencer les différents acteurs. En effet, le management non hiérarchique permet de mener à bien ses projets ou ses actions sans avoir à être autoritaire. Cela peut rendre l’ambiance au travail meilleure et engager plus profondément les équipes.
Pour autant, certaines fois, des collaborateurs peuvent exprimer leurs difficultés à avoir suffisamment d’influence sur les autres. Voici, selon moi, les 6 étapes pour animer une équipe lors d’un management non hiérarchique.
1. Arrêter de toujours vouloir le pouvoir hiérarchique
Souvent, lors d’un management non hiérarchique et lors des premières difficultés, le collaborateur va s’en prendre à son statut. En effet, il voudrait à tout prix avoir le pouvoir hiérarchique. Mais au final, dans quel but ? Le management, tout comme le management non hiérarchique, doit tirer son autorité de sa capacité à accompagner et à influencer les équipes.
Car il est nécessaire de bien comprendre que lorsque le manager tombe dans la spirale de la sanction, l’engagement des équipes s’écroule tout comme l’ambiance au travail. La sanction ne sert qu’en dernier recours et lorsqu’un ou plusieurs collaborateurs ont vraiment dépassé les bornes. Mais ici, il y aura toujours une personne hiérarchique qui pourra s’occuper de la démarche disciplinaire.
Par conséquent, comme nous allons le voir, lors d’un management non hiérarchique, le collaborateur a énormément de moyens à sa disposition pour animer les équipes. Il devra simplement ne jamais tomber dans le rapport de force, mais plutôt convaincre.
Par conséquent, il devra considérer chaque personne d’égal à égal. De plus, il devra savoir garder sa ligne de conduite pour être cohérent. Enfin, l’humilité lui permettra de ne pas écraser les autres.
2. Instaurer une relation de confiance
Toute la logique du management non hiérarchique est de mettre en œuvre une relation de confiance. Pour cela, chacun devra se mettre dans une posture « +/+ », à savoir d’adulte responsable à adulte responsable.
Le collaborateur qui utilise le management non hiérarchique ne doit pas tomber dans le piège de l’infantilisation des équipes. Il n’est pas le papa et ne gère pas ses enfants. La posture « +/- » est donc inenvisageable. Car dans cette posture, le leader sera responsable de tout et devra passer son temps à contrôler. Or, il n’a pas de pouvoir hiérarchique.
À l’inverse, il ne devra pas tomber dans le syndrome de l’imposteur. En effet, la posture « -/+ » consiste à nous considérer comme inférieurs aux autres. Elle nous amènera à tout accepter et à tomber dans l’absence de cadre la plus totale. Le collaborateur doit donc bien comprendre qu’il a un rôle à jouer.
Ensuite, outre la posture « +/+ », le collaborateur devra prendre la décision de faire confiance. Il n’aura pas d’autres choix, car il n’est pas possible de travailler avec des équipes sans confiance. Pour autant, il pourra commencer par confier des tâches simples. Plus les équipes sauront y faire face, plus le collaborateur pourra augmenter la difficulté. Dans cette démarche, la confiance grandira progressivement.
3. Le management non hiérarchique accompagne les équipes
Par conséquent, lors d’un management non hiérarchique, il est essentiel de comprendre que la logique est la même que dans un management hiérarchique. Cette logique s’articule autour de 3 grands axes :
- Développer les compétences pour que les équipes sachent faire.
- Faire participer suffisamment les équipes pour qu’elles aient l’envie de faire.
- Garantir la mise à disposition des moyens nécessaires pour que les équipes puissent faire.
Ainsi, comprenons-nous que nous sommes tout à fait légitimes à développer les compétences, à faire participer et à donner les moyens aux équipes. Ces actions ne sont pas source de conflits. Bien au contraire, plus cela sera mis en œuvre naturellement, plus les équipes y seront réceptives.
Le leader sera aussi proche des équipes pour veiller à ce qu’il n’y ait pas de points de blocage. En effet, les projets et actions sont souvent source de changement. Individuellement et collectivement, cela peut créer des blocages. Le collaborateur devra y être vigilant et savoir intervenir. Écouter les ressentis, calmer les colères, rassurer les peurs ou encore réconforter les tristesses permettra de faire passer le cap à chacun.
4. Le management non hiérarchique fixe les objectifs et donne du sens
Nous allons continuer à mieux comprendre comment mettre en dynamique une équipe. Ainsi, avons-nous la responsabilité de résoudre un problème, de créer un nouveau produit ou encore de faire fonctionner une structure au quotidien. Le collaborateur en charge de cette responsabilité devra donc s’assurer que toutes les personnes concernées soient bien informées de l’objectif.
Pour cela, l’idéal est de rencontrer collectivement tout le monde au début de la prise de poste pour pouvoir exposer l’objectif auquel tous les collaborateurs vont devoir répondre. Ici, plus le management non hiérarchique donnera du sens sur le pourquoi de cet objectif, plus cela sera clair pour les équipes. Il s’agira donc de ne pas aller trop vite.
Le collaborateur prendra le temps de rassembler et de présenter toutes les informations utiles. Il devra aussi savoir répondre à toutes les questions qu’il rencontrera. De cette manière, il s’assurera que tout le monde a bien compris ce qui est en jeu. De plus, il remplira son seau de crédibilité pour la suite.
Ce sera aussi un moment important parce que l’esprit et la cohésion d’équipe commenceront à apparaitre. En effet, ce qui fait la différence entre un groupe et une équipe, c’est l’objectif commun partagé. Le leader pourra même aller plus loin en laissant les équipes définir par elles-mêmes les valeurs communes et les modes de fonctionnement qu’elles souhaitent appliquer.
5. Donner une place à chacun et responsabiliser
Le management non hiérarchique n’oubliera pas de donner une place à chacun. En effet, définir et attribuer les rôles de chacun aura de nombreux avantages. De cette manière, le collaborateur pourra se positionner en tant que leader sur le projet. Il gagnera encore en crédibilité.
De plus, chaque membre de l’équipe aura à cœur de savoir la place qu’il va tenir. Plus le leader sera précis, plus le collaborateur y verra clair et sera engagé. Ce sera l’occasion de mettre en œuvre des rencontres individuelles pour prendre le temps d’expliquer, mais aussi de répondre, encore une fois, aux questions. L’écoute sera une compétence clé, tout comme l’empathie et l’intelligence émotionnelle. Plus le leader comprendra ses équipes et chaque individu, plus il aura de leviers pour agir.
Enfin, le collaborateur saura responsabiliser les équipes. Parce qu’il considérera chaque personne d’égal à égal, accompagnera leurs compétences, fera participer et donnera les moyens nécessaires, elles chacun aura la capacité d’être autonome et de rendre des comptes sur l’avancée du projet. La responsabilisation sera la clé du management non hiérarchique pour que tout se passe bien.
6. Faire le suivi des actions menées
Enfin, le dernier grand point du management non hiérarchique sera de s’assurer que le projet ou les actions menées soient sur les bons rails. Pour cela, le collaborateur mettra sa casquette d’animateur et organisera des réunions individuelles et collectives.
Il n’hésitera pas à redonner les objectifs et tout le sens nécessaire. Parallèlement, il donnera la parole aux différents acteurs pour que chacun puisse exprimer ce qu’il pense de la situation ainsi que son ressenti. En effet, le projet et les actions pourront évoluer au fur et à mesure de l’avancement. Pour susciter l’adhésion de tous, le leader les fera participer.
Il pourra aller même plus loin en organisant des groupes de travail ou chacun œuvrera pour trouver des solutions aux problèmes qui se présentent. Ainsi, s’assurera-t-il d’une excellente implication des équipes sans utiliser de rapport de force. Le management non hiérarchique sera pleinement en œuvre et donnera d’excellents résultats.
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Bonjour et merci pour tout le travail que vous faites, pour nous booster afin d’avoirs des équipes dynamiques.