Copinage au travail : pourquoi et comment l’éviter en management ?
Le copinage au travail ou le management « copinage » consiste à s’entourer de collaborateurs les plus proches et les plus disposés à ne pas contester les prises de décisions. En effet, il est plus simple de s’entourer de collaborateurs qui présentent plus d’affinités et qui ne risquent pas de remettre en question les décisions prises.
Cette manière de faire peut également se traduire par la manifestation de plus d’intérêts et de sympathie envers certains collaborateurs et de négligence envers d’autres. Dans le traitement de son équipe, le manager n’arrive plus à faire preuve de neutralité et adopte une posture qui favorise certaines personnes. Cependant, le copinage au travail est une méthode qui aboutit souvent sur des conflits, que ce soit entre les collaborateurs ou entre le manager et les membres de son équipe.
Au sein de l’entreprise, lien hiérarchique et copinage ne font pas toujours bon ménage. Si le manager est de nature bienveillante et sympathique, il doit pourtant agir de manière neutre et faire preuve d’équité dans le management de son équipe. Ainsi, quels sont les risques du copinage au travail et comment trouver la bonne posture pour éviter le favoritisme ? Les réponses.
Le copinage au travail : qu’est-ce que c’est ?
Le copinage est un phénomène courant aussi bien dans les contextes organisationnels que politiques. Tout comme le népotisme, le copinage se retrouve dans le secteur privé, le secteur public ou encore en politique. En effet, le copinage au travail concerne généralement les collaborateurs de la même école, du même collège ou encore de la même université. Il peut également s’agir d’un manager qui abuse de son pouvoir pour la promotion d’un ami, malgré le fait que celui-ci n’est pas qualifié pour le poste.
Au-delà du favoritisme, le copinage au travail a pour but de se faire des alliés au sein d’une structure. Il résulte d’un mode de management qui vise à promouvoir un individu incapable de menacer son pouvoir et qui acceptera tout ce dont il demandera de faire. Le profil du management « copinage » existe aussi bien dans les grandes entreprises que les organisations privées à taille humaine. Cela peut être dû à un besoin de reconnaissance de la part des managers ou à un désordre organisationnel.
En effet, le manager-copain a tendance à nouer des relations plus intimes avec certains membres de son équipe et n’arrive plus à faire la différence entre professionnalisme et copinage. Pourtant, au-delà des affinités naturelles qui se créent, le manager doit respecter son rôle. Ce rapport doit être respecté, car il constitue un point de non-retour. Pour l’entreprise, le copinage au travail peut engendrer des frustrations ou des écarts au règlement. Il peut également détériorer l’ambiance au travail et s’accompagner de moments de laisser-aller.
Copinage au travail ou népotisme ?
Le copinage au travail et le népotisme sont tous deux des formes de favoritisme qui présentent une différence réelle. Le népotisme se présente notamment comme un abus qu’une personne fait en procurant des avantages aux membres de sa famille ou à ses amis. Le népotisme se définit comme « le favoritisme montré aux parents ou aux membres de la famille ». Ces derniers bénéficient de nombreux avantages et jouissent d’opportunités telles que l’octroi d’emplois même s’ils ne disposent pas des qualifications requises. Il se manifeste généralement dans des contextes politiques, mais a lieu également dans des contextes religieux et des organisations.
Quant au copinage au travail, il résulte de la promiscuité mise en place par le manager envers certains collaborateurs. Le copinage impacte la prise de décision, mais également les rapports hiérarchiques au sein de l’entreprise. Il concerne généralement les promotions et l’évolution des carrières. Ces situations engendrent des conditions défavorables sur le lieu de travail. En effet, le copinage au travail peut conduire à une baisse de la productivité et à la démotivation des collaborateurs les plus qualifiés.
Comment se présente le copinage au travail ?
Le copinage au travail se traduit par l’inégalité de traitement des salariés. Il concerne non seulement la rémunération et les promotions, mais également les conditions de travail. Il se présente par le fait d’attribuer un avantage à une catégorie de collaborateurs et à la refuser à d’autres.
Au sein d’une même équipe, le copinage pèse sur l’ambiance au travail. Tous les membres de l’équipe ne sont pas traités de la même façon. Certaines décisions telles que les augmentations injustifiées ou les pauses rallongées risquent d’avoir des répercussions sur la productivité. Elles peuvent également instaurer un climat de jalousie au sein de l’équipe. Certains collaborateurs peuvent notamment bénéficier d’un bureau plus spacieux, tandis que d’autres sont mis à l’écart. Il arrive également que le manager passe sous silence les retards à répétition de ses amis. Ce qui renforce le sentiment d’injustice et la démotivation au travail.
En effet, l’amitié et la proximité sont des rapports exigeants. Le manager tout comme les collaborateurs concernés peuvent être submergés par le sentiment de culpabilité à chaque décision prise. En cas de manquement ou de décision autoritaire qui toucherait les avantages des autres, le rapport professionnel peut rapidement se dissoudre. Cette situation se traduit souvent par l’incapacité du manager à prendre des décisions et à gérer les conflits. Il cherche à se protéger en cherchant des alliés et en mettant en place une relation de proximité avec eux. La redevabilité et l’exploitation sont au centre de toutes les relations. C’est d’ailleurs un des principes de la kakistocratie.
Les inconvénients et les risques de ce phénomène
En créant un sentiment d’injustice, le premier risque lié au copinage au travail est le conflit. En effet, toutes les décisions prises par le manager doivent être justifiées afin d’écarter les soupçons de favoritisme. Qu’il s’agisse de promotion, de niveau d’exigence sur l’atteinte des objectifs ou même de salaire, le manager doit faire preuve de neutralité pour ne laisser aucun doute. Au pire, le manager peut être accusé de discrimination. Et dans cette optique, les motifs d’accusation sont nombreux, à savoir le racisme, l’homophobie, l’âge ou encore le sexisme. Ainsi, revient-il au manager de démontrer que toutes les décisions prises sont les mêmes pour tout le monde.
En effet, le management d’équipe nécessite le respect de certaines valeurs, telles que l’équité, l’exemplarité ou encore la solidarité. Ces valeurs permettent entre autres de manager une équipe sereinement et efficacement. Pour un manager, pratiquer le copinage au travail contribuerait ainsi au non-respect de l’ensemble de ces valeurs.
Le risque est de détériorer la cohésion d’équipe. Les collaborateurs peuvent notamment se fractionner en deux parties. D’une part, il y a les collaborateurs qui acceptent tout et qui ne font pas évoluer les choses. Ils sont toujours d’accord avec toutes les décisions et évitent toute confrontation d’idées. D’une autre part, il y a ceux qui ne sont pas intégrés dans le groupe d’amis et qui se sentent délaissés.
Le copinage au travail est ainsi une manière de faire qui crée beaucoup de frustrations chez les collaborateurs qui se sentent exclus. Il génère un certain mal-être qui détériore l’ambiance au travail et qui affecte la performance globale de l’équipe. En outre, il pousse souvent le manager à prendre la mauvaise décision.
Comment trouver le juste milieu ?
Pour préserver une bonne qualité de vie au travail, il importe d’adopter une meilleure démarche en évitant le copinage. En effet, cette manière de faire peut porter ses fruits à court terme, mais finit toujours par provoquer des problèmes à long terme. Ainsi, revient-il au manager d’adopter une méthode qui repose sur l’intelligence collective et qui contribue à améliorer la performance globale de l’équipe. Toutes formes de favoritisme sont à proscrire pour permettre à chaque employé de s’épanouir et d’évoluer dans son travail.
L’amicalité du manager peut être perçue comme une forme de pression qui crée un sentiment de dépendance chez les collaborateurs. Une situation qui ne leur permet pas de s’accomplir réellement dans leur travail et les oblige à consentir à tout. Ainsi, est-il essentiel de trouver un sens à la vie professionnelle en cultivant et en entretenant de bons rapports humains sans tomber dans le favoritisme. Le manager peut être bienveillant, tout en prenant des décisions efficaces et légitimes au sein de l’équipe. Cela permet de mettre en place une autorité naturelle sans faire de copinage au travail.
Entre amitié et rapport professionnel, il est souvent difficile de se retrouver. Le manager tout comme les salariés doivent maintenir un certain équilibre en toute situation. En tant que manager, il est important de cultiver une bonne ambiance au travail bâtie sur la solidarité, la convivialité et la confiance. C’est cette ambiance propice qui permettra aux managers de rétablir leurs autorités et aux équipes de s’épanouir.
Enfin, pratiquer un management donneur de sens, persuasif ou encore formateur, vous permettra de développer la compétence de vos équipes. Pensez à ajouter à cela un management participatif pour les motiver et les engager. De cette manière, vos équipes seront compétentes et motivées. Vous n’aurez donc même plus besoin d’imaginer le copinage au travail pour manager !
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