La règle des 3P : protection, permission et puissance pour réussir !
La règle des 3P est développée par le psychiatre et père de l’analyse transactionnelle Éric Berne. Elle permet d’améliorer ses capacités de communication et donc de mieux vivre ensemble.
Mais qu’entend-on par « règle des 3P » ?
Qu’est-ce que la règle des 3P ?
La règle des 3P comprend la « permission » c’est-à-dire la liberté d’expression (« je dis ce que je veux »), la « protection, » qui sécurise nos propos, et la « puissance, » qui maximise nos échanges.
La permission
La composante « permission » indique que nous avons la liberté et le choix d’agir comme nous le souhaitons dans nos relations avec les autres. Elle correspond au parent nourricier qui est celui qui autorise l’expérience et accepte l’erreur.
Une faible estime de nous-mêmes, un environnement peu propice, des découragements consécutifs… autant de paramètres qui nous conduisent à nous empêcher de réaliser nos envies.
La plupart d’entre nous avons les capacités pour réussir, mais nous nous faussons compagnie.
« Le plus cruel supplice que l’on puisse faire subir à l’ambitieux est l’immobilité » (Pierre-Claude-Victor Boiste). Ainsi, la seule manière de commencer à « se donner la permission » consiste à prendre des actions. Une fois les actions menées, nous verrons que s’accorder la permission n’a rien de complexe.
Il est cependant nécessaire de s’approprier les composantes suivantes :
- S’aimer soi-même et se donner de l’amour. Les quatre accords toltèques (Miguel Ruiz) évoquent l’importance d’une parole impeccable, envers autrui et envers soi-même. Il s’agit de se traiter soi-même comme on traiterait son meilleur ami.
- La volonté de changement. Il convient de faire le deuil de la personne que nous étions hier et d’avoir la volonté d’opérer des changements dans sa vie.
- Devenir optimiste et bannir le pessimisme de son existence. Vous vous devez d’être optimiste afin d’atteindre vos objectifs et de commencer à prendre des actions. La patience est nécessaire pour garder l’optimisme.
Coachée ou non, la personne désireuse de changement peut se donner la permission, car elle connaît ses capacités et ses compétences, mais aussi ses limites et zones d’ombre.
La protection dans la règle des 3P
L’une des composantes sous-jacentes de la permission en termes de communication est la « protection ». Elle correspond au Parent normatif. C’est celui qui va définir les règles et les limites dans le but d’assurer la sécurité.
Ainsi, une communication peut être transparente à partir du moment où la protection est présente. En d’autres termes, on doit rendre possibles les éléments permettant la liberté de ton.
Par exemple, dans le cas d’un couple sujet à la jalousie : « je te permets de sortir sans faire d’histoire, car j’ai confiance en toi ». La sécurisation de notre discours nous permet de déclencher la « Permission » et donc l’action, qui serait dans l’exemple : « je décide de rester calme et serein ».
La protection engendre la permission d’une personne, car elle établit un cadre et des règles qui permettent de rassurer toutes les personnes.
La puissance
La puissance consiste en la réussite dans les relations. C’est l’objectif final. La personne prend plaisir au changement. Elle ne se donne plus la permission ni ne se trouve des raisons sécurisantes aux actions qu’elle mène, mais conduit son plan avec plaisir.
L’individu peut alors progresser et évoluer dans sa vie privée ou professionnelle. Il cherche à atteindre ses objectifs.
Un tel comportement permet de développer la confiance en soi et de devenir autonome : confiance en ses idées, confiance en ses ressources et confiance en ses décisions.
Ainsi, « qui domine les autres est fort », mais « qui se domine est puissant » (Lao-Tseu).
La règle des 3P appliquée au monde professionnel
Qu’il s’agisse de nos collaborateurs, et pour ce qui concerne l’ensemble des secteurs d’activité, la règle des 3P est intéressante sur le plan aussi théorique que pratique.
La composante « Permission, » d’abord, peut m’encourager à changer de perspective dans le cadre de ma profession. J’ai le droit d’avoir une promotion, je suis à la hauteur, je veux m’investir et j’en suis capable. Les autres ont la possibilité de reconnaître mes compétences techniques et mes qualités interpersonnelles. D’ailleurs, je décide de leur faire confiance, je leur donne le droit d’être intelligents et bienveillants à mon égard et à l’égard de mes collaborateurs.
La composante « Protection » va encourager l’action après m’être donné la permission. Ici, choisis la collaboration, encourage l’intelligence collective, et je définis des règles de savoir-vivre en groupe (ex. entraide, efficacité, solidarité…).
La composante « Puissance » me permet de développer mon plein potentiel de manière autonome et celui de mes collaborateurs, de façon indépendante. Notre collaboration est harmonieuse.
Pourquoi la règle des 3P est-elle intéressante ?
Ces règles sont basiques et naturellement instaurées dans nos actions de tous les jours.
La règle des 3P et la prise de parole en public
La règle des 3P nous permet de mettre en place la « stratégie des petits pas » lorsque nous sommes stressés avant une prise de parole en public. Elle conditionne le discours à différentes étapes parmi lesquelles :
- La permission : je m’autorise à parler aux autres et à leur délivrer mon message.
- La protection : je mets en place des règles pour me protéger et pour que tout se déroule bien.
- La puissance : je suis convaincu de ce que je fais et j’incarne mon message.
La règle des 3P au service de l’estime de soi
Souvent, le manque d’action, l’absence de prise d’initiative et donc de motivation sont corrélés au fait que « je manque de confiance en moi ». Dans de tels cas de figure, les individus cherchent à renforcer leur confiance en soi par n’importe quel moyen. Avoir de l’assurance est essentielle.
Manque de confiance en soi vs faible estime de soi
Les peurs sont souvent un frein handicapant à l’action et liées à un manque d’estime de soi, qui se distingue du manque de confiance en soi.
Le manque de confiance en soi conduit à l’inaction.
La faible estime de soi ralentit l’action en raison du manque de valeur que nous nous attribuons (« je rate tout ce que j’entreprends »).
Ainsi, la « confiance en soi » se définit par la capacité et l’« estime de soi » par la valeur qu’on est capable de s’accorder.
L’estime de soi
L’estime de soi se décline en trois points :
- L’image de soi c’est-à-dire la représentation de soi-même.
Celle-ci est définie lors de la petite enfance, notamment auprès des parents. Il s’agit d’une perception, et non d’une réalité objective. Elle est sujette à distorsion, on parle alors de « sur ou sous-estimation de soi ».
- Mon idéal
L’image de soi est comparée avec mon idéal, qui est ce que je souhaiterais être.
- La perception de notre environnement sur nous.
Là aussi, il s’agit d’une perception sans lien direct avec la réalité. C’est le regard des autres ou plutôt notre perception du regard des autres.
Comment améliorer l’estime de soi ?
Éducation, coaching… mais aussi grâce à la règle des 3P !
L’estime de soi et la règle des 3P
- Protection. Les parents assurent auprès de l’enfant une protection c’est-à-dire qu’ils posent un cadre, des règles et des limites. Une telle protection apporte stabilité et confiance.
- Permission. Lorsque cette protection est étendue, et que mon espace de liberté est agrandi, mes parents me donnent la permission d’évoluer.
- Puissance. La protection et la permission me permettent d’avoir la puissance suffisante pour prendre des actions j’agis et je prends confiance.
L’estime de soi et la règle des 3P appliquées au management
De telles pratiques s’appliquent au management. Un cadre établi permet au collaborateur de s’accorder la permission. Son environnement est assuré (protection).
Cela lui permet de disposer de la puissance nécessaire à l’entrepreneuriat, à l’innovation, et à la créativité. Il est capable de sortir de sa zone de confort.
Alors avons-nous bien défini la protection, la permission pour permettre la puissance ?